De nouvelles recherches mettent en évidence le potentiel d'un médicament existant pour atténuer les effets nocifs des corticostéroïdes, un développement ayant des implications significatives tant pour la pratique médicale que pour les réglementations antidopage.
Un récent essai contrôlé randomisé publié dans Diabetes Care. 2025 révèle que l'utilisation à court terme de metformine peut protéger les individus sains de la toxicité induite par les glucocorticoïdes. L'étude, intitulée "Short-term Metformin Protects Against Glucocorticoid-Induced Toxicity in Healthy Individuals: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial" par Susanne Thierry et al., suggère une voie prometteuse pour réduire les effets indésirables associés aux traitements aux corticostéroïdes.
Les glucocorticoïdes, communément appelés corticostéroïdes ou "cortisone", sont une classe d'hormones stéroïdiennes largement utilisées en médecine pour leurs puissantes propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives. Ils sont essentiels dans le traitement de conditions telles que l'asthme, les allergies, les maladies auto-immunes et certains cancers. Cependant, leur utilisation, en particulier à long terme ou à fortes doses, est associée à une série d'effets secondaires, notamment une augmentation du taux de sucre dans le sang, une perte de densité osseuse, une faiblesse musculaire et une altération de la fonction immunitaire.
Les résultats selon lesquels la metformine, un médicament principalement utilisé pour traiter le diabète de type 2 en améliorant la sensibilité à l'insuline, peut offrir une protection contre ces toxicités sont particulièrement remarquables. Cela pourrait potentiellement mener à des stratégies permettant aux patients de bénéficier des thérapies glucocorticoïdes nécessaires tout en minimisant leurs complications indésirables.
Le dilemme du dopage
Au-delà de ses implications médicales, l'étude met également en évidence l'utilisation controversée des glucocorticoïdes dans le sport. Comme le souligne un commentaire accompagnant la découverte originale, "Les glucocorticoïdes figurent parmi les substances interdites par l'AMA (Agence Mondiale Antidopage)."
Les athlètes ont historiquement utilisé abusivement les glucocorticoïdes pour leur potentiel à réduire la douleur et l'inflammation, à favoriser la récupération et même à améliorer les performances en masquant les blessures. Bien qu'ils soient autorisés dans le cadre d'exemptions médicales strictes (Autorisations d'Usage à des Fins Thérapeutiques - AUT), leur utilisation générale en compétition est interdite en raison de leur potentiel d'amélioration des performances et des risques pour la santé.
L'intersection de ces résultats présente un scénario complexe :
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Bénéfice médical : La metformine pourrait rendre le traitement aux glucocorticoïdes plus sûr pour les patients qui en ont besoin.
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Défi antidopage : Si la metformine est largement utilisée pour contrer les effets secondaires des glucocorticoïdes, elle pourrait théoriquement rendre la détection et la réglementation de l'utilisation illicite de glucocorticoïdes dans le sport encore plus compliquées. La présence de metformine pourrait offrir un "bouclier protecteur" qui permettrait potentiellement aux athlètes de repousser les limites, bien qu'avec des considérations éthiques et sanitaires importantes.
D'autres recherches exploreront sans aucun doute les mécanismes à l'origine des effets protecteurs de la metformine et son plein potentiel clinique. En attendant, cette étude renforce le défi permanent pour les autorités antidopage de suivre le rythme des progrès médicaux et des utilisations abusives potentielles d'agents thérapeutiques dans les sports de compétition.